Simplement posées avec respect à la frontière entre la Nature et la Mer, immergées d’iode et de lumière, les algues sont un autre trésor alimentaire que nous allons découvrir ensemble ici.
Leur palette de couleurs se limite à quelques bleus profonds, verts capricieux et pourpres sombres. Folles avec les formes extravagantes, leurs textures douteuses et leurs danses chamaniques, les algues semblent pourtant avoir scellés un pacte avec les dieux : celui de donner à l’homme toute la force nutritive de l’eau, genèse de toutes les vies.
Si elles nous agacent lorsque l’on se baigne, sorties de l’eau, les algues s’imposent avec bien plus de glamour sur le red carpetde la food.
Seraient-elles le secret de beauté de notre chère petite sirène Arielle ? Probable !
Plongeons donc ensemble au cœur d’un univers marin fascinant et inspirant.
Traditionnellement consommées en Asie, ce sont les Japonais qui sont les plus amateurs d’algues. La tradition gastronomique japonnaise les honore.
Les algues se sont imposées avec grâce et saveurs dans l’art culinaire nippon à travers une ribambelle de recettes délicates. Une ode de douceur pour des coups de baguettes langoureux.
Absentes des carnets de recettes des pays occidentaux, les algues ne semblent pas être conviées au festin de la table française. Et cela même en Bretagne alors que l’Atlantique en produit à foison. Pas très rock’n roll donc la french touch !
Avec un peu de chance, à la saison nouvelle, vous pourrez apercevoir deux ou trois salicornes éparpillées dans quelques créations culinaires de chefs ambitieux, mais malheureusement elles n’auront jamais le même fan club que celui des Rolling Stones. Dommage, elles ont pourtant un super swing.
Au Japon, la culture de l’algue remonte au IVème siècle et elles sont considérées dès lors comme un mets de choix, suffisamment exceptionnel pour que les ambassadeurs nippons en offrent en cadeau à l’Empereur de Chine lors de visites officielles. Le Japon, avec son manque de terres arables a fait de cette faiblesse une force. En Robinson Crusoé, le Japon utilise une grande variété de végétaux, provenant de la terre comme de la Mer : racines, feuilles, fruits, graines, bourgeons, algues… Toutes les formes d’évolution des plantes sont magnifiées à travers un large éventail de textures, odeurs et saveurs. Inspirée et inspirante, cette culture culinaire japonaise déroute et envoûte. Un beau prétexte pour voyager encore et encore au pays du soleil Levant.
Nori, kombu, wakame, hijiki, mozuku, arame, agar-agar, dulce, kelp, tengusa, spiruline, chlorelle ou encore umi-budo ont donc le respect de tout japonais. Un hymne sacré célébré par les chefs qui, à côté du riz, est devenu un souple pilier de leur gastronomie.
Si la feuille de Nori semble encore fantasque pour beaucoup en Occident et n’est simplement connue à l’international que pour être l’ingrédient clés du célèbre maki, toutes les algues ont pourtant chacune leur chanson.
L’algue Nori est utilisée pour la confection de makis, le Kombu sert de base au célèbre bouillon japonais Dashi, l’algue agar-agar est utilisée en pâtisserie pour donner plus de tenue à certaines gourmandises, l’algue wakame est présente dans la soupe miso ou bien est déclinée en salade avec ses sœurs l’hijiki et dulce. Enrobées de de sauce sésame sucrée ou d’un trait de vinaigre de riz, les salades d’algues sont une bonté gustative. Et enfin, la spiruline et la chlorelle voient la vie en rose car elles ont été promu au rang de superfood par les enragés du green !
Grandes, sveltes et de taille fine l’algue est sans aucun doute un des canons de beauté du règne végétal. George Oshawa, père fondateur de la macrobiotique en a fait leurs éloges en vantant leurs bienfaits nutritionnels. Pour les vegan, une consommation d’algues serait idéale puisqu’ils y trouvent certains indispensables tels que le calcium (construction osseuse), le potassium (gestion du stress, équilibre acido-basique du corps, rôle sur le système nerveux) le fer et surtout la vitamine B12 (synthèse des neurotransmetteurs et rôle majeur dans l’organisme).
Bien qu’il soit difficile de définir exactement l’apport nutritionnel de végétaux aquatiques car celui-ci dépend évidemment de leur milieu, il existe quelques constantes qui nous font les adorer. Seul indispensable : préférez les algues cultivés en « bio », évitez celles cultivées dans les mers de Chine (très polluées). Hawaï, les pays européens, l’Australie et l’Atlantique ont meilleure presse.
Pauvre en matière grasse, riche en nutriments, en vitamine A et dotée d’une forte concentration de protéines (47%), l’algue est une bénédiction pour la peau et les os.
La teneur en calcium de certaines algues notamment le wakame est 13 fois supérieure à celle du lait et elle est bourrée d’antioxydants, de vitamines, acides aminés et sels minéraux. Bingo !
L’algue Kombu, elle, serait un dépurateur naturel par son contenu en acide alganon. Elle fortifie les intestins et abaisse le taux de sucre présent dans le sang.
Les algues revitalisent donc l’organisme et renforcent nos défenses naturelles.
Elles permettent également de lutter contre la fatigue et ralentissent le vieillissement cutané. Avec tous ces bienfaits associés à la petite quantité d’acides gras qu’elles renferment, les algues ont une action ciblée sur l’épiderme. Elles boostent son raffermissement, hydratent et protègent. Magique !
De plus, consommées de manière régulière, les algues éliminent les toxines, déchets et métaux lourds.
Selon leur couleur, les algues concentrent différents pigments dont les propriétés dont fascinantes.
La couleur verte témoigne d’une richesse en chlorophylle. Celle-ci transforme l’énergie de la lumière en énergie chimique. Base de la photosynthèse. L’affinité de la chlorophylle envers les tissus vivants est spectaculaire : cicatrisation des plaies, des brûlures et des ulcères.
La phycocyanine qui elle représente la couleur bleue (spiruline, chlorelle…) ont un grand intérêt antioxydant. Les antioxydants ralentissent le vieillissement cutané en lutant contre le stress oxydatif (pollution, stress, tabac…)
Les caroténoïdes, représentés dans les algues brunes interviennent dans la prévention de maladies cardiovasculaires.
Les algues donc, sont un monde à elles seules ! Plus besoin de crème au caviar, on passe à table et se délecte de makis, bouillons dashi, salades de wakame et smoothies à la spiruline.
A vos fourchettes, prêt ? Partez !
Faustine